samedi 23 septembre 2017

Good evening, Viet Naaaaam....

Vous avez vu le dernier docu sur la guerre du Viet Nam? Non, précipitez-vous avant la fin du replay sur Arte. Il est fabuleux.

J'ai appris bien des choses que j'ignorais, ou que j'avais oubliées. Je vous en mets quelques unes :

  • Ce sont les américains, toujours subtils, qui ont installé, financé et aidé Hô Chi Minh en 1945, pour accélérer le retrait des japonais, en lui promettant après la guerre l'indépendance du Viet Nam. Plus tard, ils formeront Ben Laden.
  • C'est De Gaulle qui, en septembre 45, a décidé de reprendre son ancienne colonie, en disant aux américains, toujours trop bons, que sinon son pays, la France, risquait de tomber aux mains des cocos.
  • C'est le général Navarre qui a inventé la célèbre formule : "la lumière est au bout du tunnel". C'était juste avant Diêm Biên Phu.
  • C'est Kennedy qui, à l'été 1963, a laissé assassiner  Ngô Đình Diệm le président, alors que les méchants étaient son frère  Ngô Ðình Nhu et sa femme (cette femme qui a parlé de "barbecues", à propos des moines bouddhistes qui se suicidaient par le feu, se proposant de leur fournir des allumettes). Quant à Mgr Ngo Dinh Thuc, leur frère, il était évêque (catholique) de Hué. Mon père disait que cette erreur de Kennedy avait été le début de la fin pour les US.
  • C'est Johnson, LBJ, qui avait dit au "complexe militaro-industriel" que si on le débarrassait de JFK, il satisferait leur demande d'une guerre totale au Viet Nam. Ce qui fut fait.
  • L'incorporation favorisait le recrutement des minorités, notamment les noirs. Les enfants de riches blancs se faisaient facilement exempter.
  • C'est l'entreprise Dow Chemical qui fabriquait "l'agent orange".
  • C'est Nixon qui, à le veille des élections de 1968, suggéra au Sud Viet Nam de torpiller les négociations de paix pour faciliter son élection. Johnson l'apprit par des écoutes illégales, et appela Nixon, qui (dé-)mentit effrontément. Ce n'était pas son premier mensonge, ni le dernier. Chirac s'est inspiré de cette bonne méthode avec nos otages au Liban eu 1988.
  • Les américains avaient des KPI : on comptait exactement le nombre de morts Viet Cong comparé au nombre de morts US. Le ratio, très satisfaisant était de 40 contre 1. Pour l'obtenir, les GI comptabilisaient comme Viet tous les civils qu'ils zigouillaient dans les villages, vieillards, femmes et enfants compris.
  • C'est la garde nationale qui tira à balles réelles sur des étudiants sur le campus de Kent University, Ohio, le 4 mai 1970, faisant 4 morts et une dizaine de blessés.

Ce sont 55 000 citoyens américains qui sont morts dans cette guerre. Allez voir le Monument à Washington, vous comprendrez.

En ajoutant les blessés, leurs famille et leurs amis, sans sous-estimer les dégâts psychologiques chez ceux qui sont revenus, on peut dire que cette guerre a détruit une génération, et perturbé la précédente et la suivante. Ceux qui ne connaissent pas l'histoire sont condamnés à la revivre.

On en voit aujourd'hui le résultat.


vendredi 22 septembre 2017

Transcription de la lettre du Sous-Lieutenant Lionel Clot adressée à M Prosper Dufau

Je vous devais cette lettre, merveilleuse "relique", dans laquelle le Sous-Lieutenant Clot explique aux vieux parents comment leur fils a été blessé. Par un "ordre formel" du Lieutenant. 


Transcription de la lettre du Sous-Lieutenant Lionel Clot adressée à M Prosper Dufau

Le M…, le 2 septembre 1917.
Monsieur,

C’est un bien triste devoir qui me vaut l’honneur de vous écrire, et quoique l’autorité militaire nous l’interdise, je crois nécessaire de vous prévenir, si vous ne l’êtes pas déjà, du malheur qui vous frappe.

Avant de partir pour l’ambulance, votre fils m’a prié de vous raconter comment il avait été touché. J’étais son chef de section et nul mieux que moi pourrait savoir quel courage et quel héroïsme il a montré.

Nous franchîmes le parapet à 4 heures 42 et arrivés à la première position ennemie, j’envoyai votre fils nettoyer les abris, ainsi que j’en avais reçu l’ordre. Dix minutes plus tard, la compagnie avait atteint tous ses objectifs et le reste de la section étant en plan, je partis à travers la plaine rejoindre l’escouade de grenadiers que commandait votre Etienne. Elle avait accompli magnifiquement sa tâche et ramené 13 prisonniers. Nous restâmes ainsi toute la matinée du 20, attendant la progression du régiment voisin pour faire la liaison.

Vers 1 heure de l’après-midi, nous reçûmes l’ordre de nous porter un peu en arrière, le lieutenant me dit de faire nettoyer un boyau.

Je lui répondis que c’était fait, mais voulant plus de sûreté il me donna l’ordre d’envoyer mon sergent. C’était formel. Votre fils partit donc avec les deux hommes qui restaient.

Le temps se passait et je commençais à m’inquiéter. Tout-à-coup, je vis quelqu’un dans la plaine, levant un bras ensanglanté. Pris d’un pressentiment, je regardai à la jumelle et je reconnus Etienne… Je courus immédiatement à l’endroit où il était (3 ou 4 mots illisibles)

Les obus tombaient comme grêle. Arrivés à une vingtaine de mètres de lui, nous l’appelâmes, mais il tourna vers nous son visage ensanglanté et nous dit : « je suis aveugle ». Remué jusqu’au fond du cœur par ces quelques mots, je fis un signe au soldat qui partit immédiatement et ramena à grand’ peine son sergent jusqu’à moi. Nous le prîmes alors chacun sous une aisselle et nous fîmes ainsi deux cents mètres au pas.

Comme je le plaignais, il me répondit exactement : « Ne me plaignez pas ! J’ai été horriblement touché, mais il faut regarder ces choses-là froidement : l’essentiel, c’est que j’ai été touché en faisant mon devoir. Dites-le bien à mes parents ». Les brancardiers l’emmenaient ainsi que le soldat blessé à une (mot illisible) pendant notre retour.

Que vous dire de plus ? Je pleure un excellent camarade de combat qui serait devenu un ami.
Je lui ai fait une citation qui je l’espère ira à l’armée, et on l’a proposé pour la médaille militaire.

Veuillez agréer, Monsieur, ainsi que Mme Dufau, avec mes condoléances sincères, l’expression de mon profond respect.

Signé Lionel Clot

Sous-Lieutenant Lionel Clot



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